Des consultations publiques nationales sur la prestation de soins visent à trouver des solutions politiques pour relever les défis mis en évidence dans l’étude « Être aidant au Canada ».

TORONTO, 1er mai 2024 – La demande de soins augmente, le nombre d’aidants aînés est en hausse, il y a moins de fournisseurs de soins, et les besoins en matière de soins se complexifient en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation des taux d’invalidité et de troubles de santé mentale. Telles sont les conclusions d’Être aidant au Canada, une nouvelle étude publiée par le Centre canadien d’excellence pour les aidants (CCEA). Cette étude analyse les résultats d’une enquête à laquelle ont répondu plus de 3 000 aidants et fournisseurs de soins de partout au Canada.

Les faits marquants d’Être aidant au Canada :

  • Le bien-être des aidants est mis à rude épreuve. Un aidant sur quatre affirme que sa santé mentale est passable ou mauvaise. Les aidants se sentent fatigués (47 %), inquiets ou anxieux (44 %), ou débordés (37 %) en raison de leurs responsabilités d’aidant ;
  • Les aidants effectuent un « quart de travail supplémentaire » Lesaidants fournissent en moyenne 5,1 heures de soins par jour. Cela peut représenter plus de 30 heures de soins, soit presque l’équivalent d’un autre emploi à temps plein ;
  • De nombreux aidants sont âgés de plus de 65 ans et peuvent également avoir besoin de soins. Près d’un aidant sur cinq est âgé de plus de 65 ans. Les aidants aînés sont les moins susceptibles d’avoir accès à des services ou à des mécanismes de soutien pour les aider à exercer leurs responsabilités, qu’il s’agisse d’aménagements du domicile, de services de répit ou de transport ;
  • Être aidant est source de stress financier. La moitié des aidants ont subi un stress financier au cours de la dernière année en raison de leurs responsabilités d’aidant. Un aidant sur cinq (22 %) a soutenu financièrement la personne dont il s’occupe, et 22 % d’entre eux ont également déclaré avoir dépensé au moins 1 000 $ par mois de leur poche ;
  • La pénurie de fournisseurs de soins est liée à de mauvaises conditions de travail. 80 % des fournisseurs de soins rémunérés, comme les préposés aux bénéficiaires ou les professionnels de soutien direct aux personnes vivant avec un handicap, ont envisagé de changer de carrière, invoquant la faible rémunération, le manque de personnel, la discrimination et le manque de sécurité en milieu de travail ; 
  • Les communautés diverses sont confrontées à des obstacles supplémentaires et à des lacunes en matière de soutien. Les aidants racialisés, autochtones et LGBTQ2S+ sont plus susceptibles de subir des conséquences négatives liées à la prestation de soins. Par exemple, près de la moitié des aidants racialisés ont connu des difficultés financières en raison de leurs responsabilités d’aidants, contre 34 % des aidants non racialisés.

Être aidant au Canada en détail

Être aidant au Canada révèle que le soutien financier est la priorité la plus importante pour les aidants du pays. Quatre aidants sur cinq (80 %) ont indiqué qu’un soutien gratuit en matière d’aide psychosociale et de santé mentale serait important, les femmes et les aidants âgés de 25 à 44 ans étant nettement plus susceptibles de trouver cela utile.

L’étude indique que les aidants aînés sont les moins bien informés sur les soutiens et les services mis à leur disposition, et qu’ils les utilisent le moins souvent. Étant donné que cette population est parfois confrontée à ses propres défis liés à l’âge, une meilleure connaissance et un plus grand engagement sont nécessaires pour contrebalancer le risque d’accroissement de la crise actuelle. Pour concevoir des solutions efficaces, il est également essentiel de faire entendre la voix de divers aidants, tels que les Autochtones, les personnes LGBTQ2S+, les jeunes aidants et les aidants racialisés, dans le cadre des discussions sur les politiques et les programmes.

Créer un avenir meilleur en matière de soins

En plus de fournir un aperçu actuel de l’état des soins, Être aidant au Canada indique les domaines dans lesquels des politiques doivent être élaborées pour répondre à certains des problèmes les plus urgents rencontrés par les aidants. Les réformes des politiques en milieu de travail et des protections de l’emploi, comme les congés spécifiques aux aidants pour ceux qui jonglent avec leur travail et leurs responsabilités d’aidants, et l’accès à une allocation pour les aidants n’en sont que quelques exemples. Les fournisseurs de soins ont également exprimé le besoin d’avantages sociaux, de meilleures conditions de travail, de syndicalisation et de formation, ainsi que d’une augmentation de la rémunération, du soutien et de la sécurité au travail.

Être aidant au Canada éclairera l’élaboration d’une Stratégie nationale sur la prestation de soins, que le CCEA prévoit dévoiler à l’automne 2024. Le CCEA plaide en faveur d’une telle stratégie depuis sa fondation en mai 2022. Dans le budget fédéral de 2024, la ministre Chrystia Freeland a engagé le gouvernement à élaborer une Stratégie nationale sur la prestation de soins. Pour soutenir ce travail, le CCEA a mis sur pied une Table des champions des soins, qui comprend une équipe composée de leaders des communautés du vieillissement, du handicap et de la maladie, ainsi que de chercheurs et de personnes ayant une expérience vécue, afin d’émettre des conseils sur des solutions politiques novatrices.

Le CCEA a également lancé des consultations publiques pour s’assurer que la stratégie inclut les voix de tous ceux qui donnent des soins. Tout au long du mois de mai – le Mois national des aidants – le public est invité à remplir un formulaire d’engagement en ligne ou à assister à l’une des quatre sessions en ligne qui se tiendront chaque semaine tout au long du mois. L’inscription à tous nos événements publics est ouverte sur le site Web du CCEA.  

Citations

«  Être aidant au Canada confirme un besoin urgent de solutions politiques susceptibles de faciliter la vie des aidants, des fournisseurs de soins et des personnes recevant des soins. Il s’agit notamment de mettre en œuvre une compensation directe pour les aidants, de faciliter l’accès aux soutiens tels que les soins à domicile, les services de répit et les soins de santé mentale, de mettre en place des politiques en milieu de travail pour soutenir les aidants qui jonglent entre le travail et les soins, et de réformer le secteur des fournisseurs de soins. » -Liv Mendelsohn, directrice générale du CCEA

« Prendre soin de mon fils toute sa vie a été un immense privilège, mais jongler entre les soins prodigués à mon fils 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, m’occuper de son jeune frère et gérer un travail à la pige en tant que mère célibataire, m’a amenée à balayer mes propres besoins sous le tapis. Chaque aidant devrait avoir des options qui lui permettent de s’épanouir. » -Jennifer Johannesen, aidante à Guelph (Ontario)

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