Jeune femme noire souriante, les cheveux tressés en chignon

On peut dire que je me suis occupée de personnes handicapées toute ma vie. Mon frère souffrait d’un handicap physique et de troubles du développement; il m’a appris à écouter et à prêter attention aux besoins des gens. En raison de ma relation avec mon frère, d’autres familles de ma communauté ont compté sur moi pour leur apporter soutien et répit.

Mon frère n’est pas à l’origine de ma décision de poursuivre cette carrière, mais c’est grâce à lui que j’ai réussi. Je travaille comme professionelle de soutien direct (PSD) depuis plus de 27 ans. Au cours de cette période, j’ai travaillé dans des programmes de jour, des écoles maternelles et, ce que je préfère, dans des maisons privées. J’ai fourni des services de relève à domicile et organisé des camps et des activités pour les enfants et les jeunes adultes. Je dirige maintenant ma propre entreprise, ce qui me convient mieux. Cela me permet de travailler directement avec des familles qui partagent mes valeurs et d’établir des horaires qui s’alignent sur le financement qu’elles reçoivent.

Avec de nombreuses années d’expérience dans ce domaine, j’ai vu les hauts et les bas des programmes et des financements gouvernementaux. En Ontario, le modèle de financement actuel ne répond pas aux besoins des personnes handicapées en matière de soins et les familles sont en difficulté.

Le manque de financement des services destinés aux personnes handicapées se répercute également sur les fournisseurs de soins comme moi. Les salaires étant bas, il est difficile d’attirer de nouvelles personnes dans le secteur ou de les garder très longtemps. Il y a peu de formation et les gens se blessent (clients et fournisseurs de soins), en particulier ceux qui fournissent des soins à domicile. L’épuisement professionnel est également un problème important pour de nombreux PSD. Les attentes sont grandes et il peut être difficile de faire une pause ou de partir en vacances en raison de l’emploi du temps chargé.

Malgré les difficultés, j’aime être une professionnelle de soutien direct. Comme toute carrière dans les soins de santé, elle exige beaucoup de cœur. D’une certaine manière, mes clients m’ont sauvée, et je reçois autant d’eux qu’ils reçoivent de moi. J’ai l’impression d’être née pour faire ce métier.