Carla Velastegui avec sa mère

Carla Velastegui est devenue une jeune aidante lorsque sa mère, Gina, a reçu un diagnostic de maladie de Parkinson précoce. Ayant récemment immigré de Colombie, Carla a pris le relais pour accompagner sa mère à ses rendez-vous, jouant à la fois le rôle d’interprète et de défenseure. 

Au fil des ans, les besoins de sa mère en matière de soins ont augmenté et Carla a dû assumer des responsabilités supplémentaires, ce qui l’a mené à contribuer financièrement au budget familial. Malgré le fait qu’elle était fière d’aider sa mère, le manque de reconnaissance des aidants, en particulier des jeunes aidants, lui a causé beaucoup d’ennuis à une époque où elle tentait de concilier ses études et le début de son parcours professionnel avec les soins. 

« Lorsque les besoins de ma mère en matière de soins se sont intensifiés pendant que j’étais à l’université, j’ai dû réduire ma charge de cours, ce qui signifiait que je n’étais plus admissible aux bourses et aux prêts dont je dépendais. Les bourses sont devenues des prêts, et je n’étais plus admissible à certains prêts gouvernementaux. Il n’y avait aucune flexibilité. Ma dette a augmenté, et j’ai pris une session de congé pour occuper plusieurs emplois afin d’économiser de l’argent pour pouvoir retourner à l’université. » 

À l’époque, les jeunes aidants ne pouvaient pas inscrire un adulte comme « personne à charge ». Cette lacune dans la politique a fait que Carla a obtenu son diplôme avec une dette bien plus importante que si son rôle d’aidante avait été reconnu. 

Pendant ses études, Carla a bénéficié du soutien de son directeur de faculté, qui lui a accordé une certaine flexibilité pour terminer son programme, mais, une fois sur le marché du travail, elle a constaté que le même schéma se reproduisait : le soutien était ponctuel, irrégulier et dépendait de la bonté des supérieurs plutôt que de politiques officielles. 

« Il arrive qu’un lieu de travail ne dispose d’aucune politique en cette matière, alors la décision dépend souvent des personnes en autorité. Je ne me sentais pas toujours à l’aise de dire que j’étais aidante, et j’ai souffert d’un épuisement professionnel. Au fil du temps, certains responsables m’ont accordé la flexibilité nécessaire pour aider ma mère lorsque cela était nécessaire, en s’adaptant au mieux à ces responsabilités, mais cela dépend vraiment de leur bonne volonté. » 

Aujourd’hui dans la mi-trentaine, Carla se sent plus à l’aise pour révéler son rôle d’aidante à ses employeurs et pour demander le soutien dont elle a besoin pour s’épanouir au travail et à la maison.  

Aujourd’hui, l’état de santé de Gina s’est aggravé, et Carla a quitté le marché du travail pour se consacrer aux soins de sa mère et se lancer dans une nouvelle étape de sa vie personnelle et professionnelle, tout en aidant son père à jouer un rôle plus actif. 

« Mon expérience m’a permis de constater que la prestation de soins est un enjeu national, une infrastructure sociale essentielle qui façonne notre main-d’œuvre, nos communautés et notre système de santé. Lorsque des personnes comme moi quittent le marché du travail parce qu’elles sont épuisées et ne bénéficient pas d’un soutien adéquat, notre capacité à contribuer à l’économie locale est limitée. Cela nuit à notre bien-être financier, y compris notre épargne à long terme et nos cotisations à des programmes tels que le RPC et l’AE. Ces répercussions individuelles ont des conséquences économiques plus larges pour la société dans son ensemble, et pas seulement pour les aidants. » 

Photo par Christine Grace Photography.