Portrait of Juanita Forde. A Black woman with a bob seated at a table holding a cup, against an orange backdrop.

Juanita Forde, professionnelle du soutien direct aux personnes vivant avec un handicap de développement et dirigeante syndicale, est une véritable passionnée de son travail. Elle considère les résidents du foyer de groupe où elle travaille comme des proches et les invite souvent à se joindre à ses propres célébrations des fêtes. 

Juanita explique que sa propension à s’occuper des autres lui a été inculquée très tôt par ses parents et ses grands-parents. «Le message était le suivant : si vous avez besoin de quelque chose, nous sommes là. Nous sommes le village», ditelle. Elle aime son travail, mais elle reconnaît aussi qu’il reste encore certaines barrières à faire tomber pour elle et les autres fournisseurs de soins. 

Juanita connaît bien les défis auxquels sont confrontés les fournisseurs de soins au Canada, puisqu’elle a connu bon nombre des difficultés qu’elle aide les membres de son syndicat à surmonter, de la disparité des revenus au racisme systémique, en passant par les conditions de travail médiocres. Elle a quelques solutions à proposer. 

La première concerne les salaires faibles. «Certaines personnes s’endettent pour se présenter au travail. D’autres dorment dans leur voiture ou dans des refuges. Il est triste de penser que ceux qui s’occupent des autres sont les moins bien payés», dit-elle. 

Viennent ensuite les conditions de travail qui, selon Juanita, ne sont souvent pas favorables aux fournisseurs de soins qui doivent s’occuper d’eux-mêmes ou de leur propre famille. Lorsqu’un travailleur de première ligne s’absente de son travail, il peut se voir privé d’une partie de son salaire ou d’une partie de ses heures de travail. Des congés de maladie payés et des prestations de soins de santé adéquates devraient être une évidence. 

Juanita souhaite que la voix du personnel de première ligne soit au centre des discussions sur le changement des systèmes. Ce qu’il faut, dit-elle, c’est une diversité de voix pour que cette table soit fructueuse. «Si vous ne pouvez pas compter sur l’apport d’une personne qui vit les enjeux que vous abordez, comment savoir véritablement ce dont les gens ont vraiment besoin?» 

Il y a encore beaucoup de travail à faire, et Juanita a hâte de continuer à plaider pour des changements qui, en fin de compte, favoriseront la naissance d’un paysage de soins plus sain dans son ensemble. Ce ne sera pas facile, dit-elle, mais si l’on respecte les positions des uns et des autres, on peut y arriver. 

«En tant qu’être humain, je dis toujours qu’il faut faire preuve d’empathie et trouver la grâce. Que vous la donniez ou que vous la receviez, laissez-la s’exprimer. Avec la grâce, nous pouvons trouver un terrain d’entente et commencer à accomplir des changements positifs ensemble.»