Une femme asiatique aux cheveux bruns ondulés portant une chemise rouge.

Lorsque j’ai obtenu mon diplôme d’infirmière aux Philippines, j’ai travaillé pendant trois mois dans un hôpital, puis je me suis dit que ce n’était pas pour moi. J’ai envoyé mon curriculum vitae dans cinq pays différents et j’ai reçu une offre d’emploi en deux jours pour devenir infirmière privée en Israël auprès d’un patient totalement paralysé et vivant avec la SLA. J’avais 3 $ en poche lorsque j’ai quitté les Philippines.

Neuf mois plus tard, mon client est décédé et j’ai dû trouver un nouvel emploi. Et la même chose s’est produite. J’ai vécu en Israël pendant huit ans, période au cours de laquelle je me suis occupée de 18 clients en fin de vie. En juin 2015, j’ai déménagé à Rome et de là, j’ai décidé d’immigrer au Canada pour devenir fournisseuse de soins. J’ai trouvé un emploi auprès d’un père et de son, qui recevaient tous deux des soins palliatifs. À leur décès, j’ai dû trouver rapidement un nouvel emploi et un nouveau logement. J’ai eu de la chance, car mes voisins m’ont conduite à des entrevues et un autre voisin m’a permis d’habiter avec lui jusqu’à ce que je trouve un autre emploi. En raison de la nature de mon travail, soit s’occuper de personnes âgées en fin de vie, j’ai rencontré beaucoup de difficultés avec les permis de travail, ce qui a été très stressant. Je suis fournisseuse de soins au Canada depuis plus de cinq ans et je ne possède toujours pas de permis de séjour permanent.

Je n’ai jamais pensé que j’allais un jour parler de mon parcours et de mon expérience d’immigrante avec d’autres personnes. L’occasion de prendre la parole au Sommet canadien pour les aidants, de relater mon histoire, de faire entendre ma voix, et de constater que mon récit résonnait avec d’autres personnes m’a fait chaud au cœur. J’ai l’impression que le fardeau que j’ai porté au fil des ans s’est allégé et que je le perçois plus comme un boulet. J’avais l’habitude de tout garder en dedans et j’avais peur. Je ne voulais pas parler de ce que je vivais, mais ces trois jours passés au sommet à discuter avec des gens que je n’avais jamais rencontrés ont été merveilleux et m’ont permis de réaliser que je n’étais pas seule et que je pouvais participer à la lutte pour le changement afin que mon travail soit reconnu et apprécié à sa juste valeur.

Après le sommet, je me suis dit qu’à chaque fois qu’une occasion se présenterait, je dirais oui. Je veux aider les personnes qui vivent des expériences similaires et leur faire savoir que le CCEA est là pour les soutenir.